André Védrines, qui a marqué de son empreinte plus de 50 ans de vie fédérale est décédé le 25 mars 2019 à Toulouse.
Originaire de notre région, né le 29 août 1928 à Frontignan, André Védrines était le président d’honneur de notre comité régional et avait été vice-président du Club Subaquatique Toulousain (CSAT) dès 1956. Des années plus tard, alors même que le CSAT avait aménagé dans de nouveaux locaux, le nom d’André Védrines était toujours marqué sur l’une des 3 étagères d’un vieux classeur de courrier, comme une relique faisant partie du patrimoine.
Le carnet de plongée d’André Védrines, membre du CSAT de Toulouse. Un des tous premiers carnets de plongée qui préfigure ceux qui seront ensuite imprimés en grand nombre.
André Védrines ne laissait personne indifférent. Force de la nature, sportif et charmeur, fin gourmet et cuisiner hors pair, il n’avait pas son pareil pour concocter des ti-punch lors nos AG, régaler tous les visiteurs du salon nautique ou préparer des petits plats chez lui pour ses amis.
Il était également conteur, et savait raconter à merveille son service militaire en Tunisie, dans les années 1948-1949, au sein du troisième régiment de Tirailleurs Sénégalais ou ses voyages en Nouvelle-Calédonie, à une époque où il fallait prendre son temps et faire ce long voyage par bateau. André y avait noué de solides amitiés et une passion pour la collection de coquillages, dont des milliers de spécimen de toutes les mers du globe étaient soigneusement rangés chez lui, dans d’imposantes armoires-vitrines.
Négociant en vins de métiers, André pratique la chasse sous-marine à partir de 1945. Il fera d’ailleurs partie de la première session de l’examen de moniteurs de chasse sous-marine, organisée en octobre 1967 à Niolon. Il sera également à l’origine de la « licence valant permis de chasse sous-marine » en 1976, afin d’inciter les chasseurs sous-marins à se licencier à la FFESSM plutôt que de se déclarer directement auprès des Affaires Maritimes.
Il obtient sa première licence en 1952, à une époque où la FFESSM ne porte pas encore son nom actuel.
Licence FFESSM d’André Védrines. A l’époque, le renouvellement de la licence fédérale se faisait en apposant une vignette annuelle.
En 1960, il devient vice-président du comité Languedoc-Roussillon et entre au Comité Directeur National pour en devenir Vice-Président en 1962 (AG de Brest) et Président Adjoint en 1966 (AG de Nice, appelée « Congrès National de la FFESSM »).
Puis sa carrière bifurque. Alors qu’il travaille à Toulouse, un poste de salarié à la FFESSM lui est proposé. Il hésite, en parle avec sa femme, Jeanine, et se décide : « Je n’aurais pas mon salaire actuel mais en alliant métier et passion, nous aurons une vie merveilleuse, je te le promets ».
Il devient ainsi « directeur administratif » le 2 octobre 1966. Le poste est défini comme suit : « Sa mission sera essentiellement d’avoir des contacts avec les grands organismes, les autorités, comités et clubs. Un travail important doit être fait actuellement auprès des chefs de quartier de l’Inscription maritime et des ministères. Nous lui offrons un salaire de 2 000 F par mois. De plus, son travail étant itinérant, il faut envisager également des frais de déplacement. » Jacques Dumas, président de la FFESSM, précise qu’il n’a reçu qu’une seule candidature, celle d’André Védrines. Le Dr Peytraud estime alors qu’il serait préférable de ne pas confier ce poste à un membre du comité directeur. François Clouzot défend cette candidature, émanant d’un « passionné par les activités fédérales ».
On procède au vote. Dix-sept voix sont favorables, un bulletin se révèle non valable. La nomination d’André Védrines entraîne de facto la désignation d’un nouveau président adjoint (le Dr Paul Louis Servettaz sur proposition de J. Dumas) et la désignation d’un nouveau membre du comité directeur (Henri Ducommun, qui fut président de notre comité).
Mlle Balanche, future Madame Teissier, est nommée secrétaire administrative.
L’année suivante, en 1967, André Védrines se voit décerner la médaille fédérale (numéro 27).
André devient ensuite directeur de la FFESSM de 1981 à 1992 et enfin directeur-général de 1993 à 1996, date de son départ à la retraite. Il est remplacé par Jean-Pierre Montagnon, qui doit alors abandonner la présidence de la Commission Technique Nationale (CTN).
La FFESSM décerne une médaille d’or (n°140) à son épouse, Jeanine.
Il était également président d’honneur du comité Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées et Président-Adjoint honoraire de la FFESSM (AG de Saint-Germain-en-Laye, 1er décembre 1972).
André Védrines, quelques dates clefs de son action au sein de la FFESSM
En 1972, il est sollicité par le ministère chargé de l’Aménagement du territoire et le CNEXO pour faire partie du comité scientifique et technique dans le cadre d’études sur l’aménagement à long terme du littoral français. Le but est de favoriser les échanges entre scientifiques et plongeurs, de promouvoir l’utilisation de la plongée sous-marine pour les études concernant l’océanographie côtière, d’apporter une réponse scientifique à un certain nombre d’a priori concernant l’impact sur le milieu marin de diverses activités. » Il participe ainsi aux opérations CREVETE et COMETES aux côtés des autres représentants de la délégation française, MM. Llena, Sciarli, et Imbert.
12 mars 1977 - André Védrines informe le comité directeur de la FFESSM « de la mise en place d’un Salon spécifique sur la plongée qui s’appuiera sur les commerçants et industriels ». Ce salon durera de nombreuses années, avant que ne soit le Salon de la Plongée que nous connaissons aujourd’hui.
2 juin 1979 - Émission « Les Hommes et les Animaux » sur Antenne 2, consacrée aux requins. André Védrines s’y exprime au nom de la FFESSM.
6 mars 1981 - Réunion au sein de la FFESSM du club “Plongée promotion”, dont les membres
sont Carole Dard, présidente (Cavalero SA), Pierre Buffa, vice-président (Sporasub), Jean-Paul Delorme, vice-président (La Spirotechnique), Pierre Perraud, secrétaire général (FFESSM), M. Gaucher, trésorier (Scubapro), Bernard Dargaud (président de la FFESSM), Paul Beuchat (Beuchat-Sub International), Yves Girault (Star France), Christian Agarate (Comfort), Francis Imbert (Pdt du comité Provence FFESSM), Gérard Altman (FFESSM), Michel Drugeon (Pdt de la commission promotion de la FFESSM) et André Védrines (directeur de la FFESSM). Le but de cette association est d’assurer la promotion de la plongée en France (actions en faveur des jeunes, autocollants, plaquettes, articles de presse, films, etc.), avec en particulier l’embauche d’un “Monsieur plongée” chargé de “vendre les sports sous-marins”. Les fondateurs espèrent obtenir des subventions pour atteindre leurs objectifs.
Fidèle à sa région, il intervient lorsque les parcs à huîtres de l’étang de Thau sont dévastés par une tempête en 1983. Avec Denis Fonquerle, la solidarité s’organise. Les membres des clubs de la région et ceux des comités voisins plongent pour remonter des tonnes d’huîtres. Un rapport sur l’opération est remis à Yves Le Pensec, ministre de la Mer et à Edwige Avice, ministre en charge des Sports.
1987 - Le 10 octobre, Jean-Claude Goualc’h le président adjoint annonce que « (…) la revue s’appellera désormais Subaqua car c’est ce que nous avons trouvé de mieux. La paternité en revient à André Védrines. »
Janvier 1988, il met en place un projet de licence à la journée (qui ne durera pas).
1993 – Lancement des RIPE
2005 – Médaille des 50 ans du nom de la FFESSM, à l’occasion de la publication de « Une histoire de la plongée et des sports subaquatiques » par Alain Foret et Pierre-Martin Razi, aux Editions Subaqua. André Védrines a fourni de nombreux documents dans le cadre de cette publication.
Le comité régional FFESSM Occitanie Pyrénées-Méditerranée par sa présidente et l'ensemble de ses membres présentent à ses proches toutes leurs condoléances.